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Liadan (Cardinal)

Croquelune
Croqueuse de pommes
Croquelune
Messages : 106
Date d'inscription : 02/12/2011
Liadan (Cardinal) Dim 10 Jan - 9:04

PHYSIQUE & CARACTÈRE

Des yeux gris loup vous scrutent en silence. Aiguisés comme des lames, ils semblent voir au-delà des paroles dont vous tâchez d'abreuver l'Émissaire. Peut-être oubliera-t-elle, si vous l’assommez assez de discussions banales ? Vous sentez pourtant sa colère gronder et croître en elle comme une bête rugissante, malgré son expression impassible, ce masque affiché de désintérêt calculé. Ses traits sont fins, encadrés par une chevelure châtain, sa peau est si pâle qu'on la croirait presque souffrante. Mais ses yeux, ses satanés yeux, ils ne perdent rien de votre embarras et de votre vaine tentative pour vous sortir de la situation dans laquelle vous vous êtes mis. Elle n'est pourtant pas bien épaisse, cette Émissaire, elle n'a pas la musculature d'une combattante. Alors pourquoi votre échine semble se glacer lorsque vos regards se croisent ?

D'un claquement de langue sec, elle interrompt votre tirade. Vous observez un silence défait. Vous savez que vous êtes allé trop loin. Vous attendez la sentence de mauvaise foi. L'émissaire se lève et vous remarquez qu'elle est plus grande que ce que vous pensiez. Vous la suivez du regard alors qu'elle arpente la pièce d'un pas tranquille, assuré. Vous êtes surpris de voir ses lèvres s'étirer en un sourire douceâtre. Alors que vous tentez de vous lever, une de ses mains aux longs doigts fins se pose légèrement sur votre épaule. Vous froncez les sourcils, incertain.

- Savez-vous qu'il est de mauvais augure d'insulter un enfant de la Déesse ?

Vous devinez un sourire dans son murmure. Un frisson vient s'éteindre dans votre nuque.

- Cependant...

Vous sentez la pression se faire plus forte sur votre épaule, alors qu'un picotement commence à s'en dégager.

- Insulter la Déesse elle-même devant l'un d'eux est une preuve d'inconscience, sinon un vœu de souffrance.

Une odeur de cuir brûlé vous assaille les narines alors que la douleur explose dans votre bras, aussi violente qu'abrupte. Vous devinez que c'est votre peau qui brûle. Vous devinez également que l'Émissaire, sous son masque de bienséance, est capable de manipuler une pierre d'énergie. Vous devinez, enfin, que vous vous êtes mis dans des draps encore plus sales que vous ne le pensiez.

Vous sentez sa main s'éloigner avant même que vous ne puissiez songer à une action, tandis que la douleur reste plantée sur votre épiderme, fleurissante.

- Repentissez-vous. Adressez vos remerciements sincères à la Dame. Vous avez eu de la chance et ce ne sera pas toujours le cas.

Sa voix est aussi glaciale que la banquise que vous suspectez dans son regard. Vous attendez de longues minutes après son départ, figé. Sur votre épaule, la trace parfaite d'une paume, incrustée dans votre chair pâle.

En quelques mots :
Observatrice - Diplomate - Vive d'esprit - Déterminée - Manipulatrice - Fervente croyante de l'Église de Lucius - Loyale - Secrète - Fait souvent preuve d'une fausse naïveté - Habile avec les mots - Cultivée - Convaincue de sa mission - Ne rechigne pas à se salir les mains - Insensible, ou aimerait parfois le faire croire.



HISTOIRE

Deuxième quartier de la Bénédiction d’Aarol, 1145

On dit souvent que le destin ne tient qu'à un fil. Celui de Liadan, cependant, ne dépendît que d'une mèche de cheveux un peu trop sombre.

- Invalide.

Le mot claque comme une condamnation dans le silence tendu de la paroisse. Il rebondit sur chaque pierre, chaque vitrail, devenant l'écho déformé et cruel qui la hanterait pour de nombreuses années. Il n'avait fallu au prêtre que quelques secondes pour briser l'espoir nourri de foi de Liadan depuis sa plus tendre enfance. Invalide. Elle avait été jugée invalide pour participer au Rite d'Ascension qui lui aurait permis, si Ilios le souhaitait, de devenir Grande Prêtresse. Le temps s'était arrêté alors que les débris du monde qu'elle s'était construit roulaient tragiquement à ses pieds.

Les dents serrées, Liadan garde la tête haute et les yeux fixés sur le soleil gravé d'or qui orne le chœur. Elle ne sent presque pas la petite main de sa voisine serrer la sienne. Elle retire ses doigts dans un geste sec. Elle n'avait pas besoin de pitié. Elle devinera bien plus tard -trop tard- que c'était en réalité la peur qui avait poussé Alaina à chercher du réconfort auprès de sa consœur, alors que le prêtre, ignorant tout de ses états d'âme, continuait inlassablement son chemin pour asséner avec gravité la sentence des jeunes filles aux cheveux clairs qui avaient été rassemblés. Il s'arrête un instant. Les fidèles rassemblés retiennent leur souffle. Les secondes, comme des grains de sable, semblent se suspendre dans les airs. Le regard d'Ilios était posé sur eux.

- Félicitation, candidate, adresse-t-il à Alaina alors qu'un sourire éclate sur son visage parcheminé.

Liadan n'aurait jamais pensé que le bruit d'un cœur qui se brise pouvait prendre la forme d'une ovation.

• • •

- Ô dame de lumière, veillez pardonner à votre enfant de se présenter à vous en tel état.

Les murs de la petite chambre de Liadan étaient vierges. Seul un autel à l'effigie de la déesse soigneusement entretenu contrastait de la pierre brute. Une paillasse de fortune était installée dans un coin de la pièce. Ses conditions de vie étaient spartiates car il était important, selon le vieux prêtre dexien de leur paroisse, de s'abolir de la vanité et de la cupidité. Personne ne remettait en question ses sermons, pas même lorsque ce dernier agitait avec dédain ses lourds bracelets d'or et de pierreries sculptés. La joue de la jeune fidèle brûlait encore du coup qui lui avait été asséné lorsqu'elle l'avait questionné à ce sujet.

- Je suis à la recherche de votre guidance, Déesse.

La petite voix de Liadan semblait étouffée dans la pénombre ambiante. La bougie claire adroitement glanée et posée cérémonieusement à côté de l'autel illuminait son visage pâle. Ses yeux étaient rouges des rêves bafoués qui en avaient coulé. Dans sa détresse, elle s'était tourné vers la seule chose inébranlable de son existence, la lanterne qui lui permettait de fendre l'obscurité de l'inconnu avec assurance : sa foi. Si elle était perdue, Ilios saurait. Depuis le jour où elle, orpheline sans avenir au crépuscule de sa sixième année, avait embrassé sa lumière, elle s'en était toujours remise à ses conseils. Cette fois ne ferait pas exception.

- Que puis-je faire pour vous prouver mon amour, Ô Déesse ? Je sais que je serais la plus fervente de vos servantes. Je sais que je vous servirai mieux qu'Alaina, ou que n'importe laquelle de ces disciples gloussantes et-

Elle se mordit la joue pour endiguer l'élan de haine qui l'assaillait de toutes parts. Tout ceci n'était pas digne des oreilles de la Dame. Elle prit une longue inspiration, ravala les larmes de colère qui menaçaient de creuser davantage le sillon humide de ses joues. De longues minutes s'étirèrent avant que la voix brisée de Liadan s'élève une dernière fois.

- Ma vie vous appartient, sans vous je ne puis avancer. J'ai besoin de votre aide...

Mais la Déesse, dans son énigmatique et infinie sagesse, décida de rester silencieuse.

• • •

Premier croissant de la Bénédiction de Tiry, 1145

La procession était lente, de telle façon que tous et toutes puissent admirer et congratuler les candidates, rayonnantes dans leurs robes immaculées, leurs cheveux miel et neige lissés dans leur dos. La foule scandait et applaudissait sa joie de voir une nouvelle Grande Prêtresse prendre la tête de l'Église. Aujourd'hui était un jour sacré, où la lumière d'Ilios illuminait le cœur de tous, ou presque. Liadan emboîtait le pas aux disciples de sa paroisse, la mort dans l'âme. Pour elle, la Déesse s'était murée dans un silence inébranlable. Elle ne comprenait pas ce qu'elle attendait d'elle. Le soleil était lourd sur ses épaules. Perdue dans ses pensées, elle percuta un prêtre au regard peu amène. La procession s'était arrêtée.

On installa les candidates sur une petite place, les unes à côté des autres. L'avenir de l'Église était rassemblé. On entama les prières, qu'on fit courtes car la foule réclamait sa prochaine Prêtresse. Dans la ligne étroitement formée des jeune filles, Alaina semblait chercher quelque chose de son joli regard bleu. Lorsqu'il se posa sur Liadan, cette dernière le lui renvoya froidement. Elle n'était pas encore prête à faire la paix avec elle. Elle se désintéressa de sa consœur et de son expression bizarre. Elle n'eut pas à esquiver ses yeux bien longtemps, car le prêtre qui menait la célébration fit rapidement son apparition. Sur un petit coussin qui portait à bout de bras trônait la Couronne, objet divin symbolisant le pouvoir de la Déesse. Il était temps de mettre les candidates à l'épreuve.

Liadan avait, bien sûr, déjà entendu parler du rituel qui allait se dérouler. Elle savait que l'une des candidates serait sacrée Grande Prêtresse et que les autres rejoindraient la Déesse dans sa demeure pour la servir dans la mort. C'était un honneur dont elle avait été privé. Elle n'avait pas été préparée, cependant, à l'odeur de fer qui emplit la place lorsque la première fille fut couronner de l’artefact sacré. Elle cligna des yeux. La Couronne semblait se fondre dans la chair de la jeune femme alors qu'elle s'époumonait, ses muscles semblant rouler sous sa peau. Du sang commença à perler de ses yeux, de ses oreilles, de ses narines. Ce n'était pas normal. Paniquée, Liadan chercha de l'aide autour d'elle. Elle fut glacée par le regard fixe de la foule silencieuse. Si quelques personnes partirent, elle ne les vit pas, trop absorbée par cette entité cruelle et muette qui observait avec avidité les souffrances de l'adolescente. Ses cris inondèrent la place pendant encore quelques instants avant que son calvaire prenne finalement -finalement !- fin. Il ne restait d'elle qu'une masse sanguinolente de chair et de tissu devenu écarlate.

Le prêtre secoua la tête avec une tristesse affichée.

- Invalide.

Un grand vide prit place au fin fond de son être, pour s'étendre en elle. Elle se sentait déconnectée de la réalité. Elle ne vit pas les sourires des candidates vaciller et pâlir. Elle ne vit pas la suivante prendre les jambes à son cou sous l'indignation de la foule. Une autre candidate rejoindre la Déesse. Invalide. Puis une autre. Invalide. Tout ce qu'elle voyait, c'était les yeux bleus d'Alaina fixés sur elle. Il n'y avait plus de peur en elle lorsque le prêtre s'approcha avec la Couronne. Il la posa délicatement sur sa chevelure blonde. Liadan ne quitta pas son amie du regard alors que la foule, une fois de plus, retenait son souffle. Était-ce l'élue ? Alaina lui adresse un sourire brave, tremblant et ferma les yeux. Comme si elle savait.

- ALAINA !

Liadan su ce jour là que le son d'un cœur qui se brise vraiment prenait la forme d'un hurlement déchirant.


- Invalide.


• • •


Première pleine lune de la Bénédiction de Deliah, 1157

L'embout de sa plume glisse gracieusement sur le parchemin, la lueur d'une chandelle éclairant ses mots. Un manteau de pénombre s'était déjà emparé du paysage au-delà de la fenêtre de la chambre d'amis qu'on lui avait attribué. La journée semblait avoir été dévorée par ses attributions diverses. Elle avait fait parvenir avec succès le message confié par la Grande Prêtresse au Roi Areng, avait inspecté deux paroisses et avait réussi à être de retour pour dîner avec ses hôtes -ce qui était, au final, le plus grand exploit de la journée. Elle avait finalement pris congé pour profiter des dernières lueurs du jour afin de commencer la rédaction de documents divers demandés par l'Église.

Elle s'arrêta un instant, songeuse, sa plume suspendue au dessus du papier. Devait-elle rapporter le comportement suspect du prêtre de la paroisse sud d'Andreios ? Sa main se ressert brièvement autour de la pierre d'énergie qui ne quittait plus ses côtés depuis ses études à l'Université, depuis que ses doigts l'avait effleuré lors de l'examen de l'Ordre au sein de la paroisse où elle officiait alors. Peut-être même pouvait-elle agir elle-même... Son regard gris se perdit un instant dans le vague, son esprit courant à travers les braseros de son imagination. Elle cilla. Mieux valait aborder le sujet de vive voix avec les autorités compétentes, décida-t-elle. Elle annota rapidement un autre document. Quelques lignes plus tard, des coups légers rompirent le silence assidu de la petite pièce. Son hôte poussa la porte avec douceur.

- Émissaire, ne vous détendez-vous jamais ? plaisanta le noble thorrien en étouffant un bâillement.

Liadan lui adressa un sourire de connivence.

- Jamais. Et puis, ces rapports ne vont pas s'écrire tout seul, à mon grand regret !

Ils échangèrent quelques autres plaisanteries anodines, puis l'homme pris congé sur les formules de politesse en vigueur. Le sourire de Liadan s’évanouit comme un masque que l'on retire lorsque la porte se ferma derrière son visiteur.

Elle ne se reposerait que le jour où le monde entier serait baigné de la lueur bienfaisante de la Déesse, dusse-t-elle périr pour y arriver.
Croquelune
Croqueuse de pommes
Croquelune
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Re: Liadan (Cardinal) Dim 10 Jan - 9:04


Liadan est une émissaire de l'Église de Lucius. Proche de sa foi et de la Déesse, ses sourires composés savent cacher avec assurance maintes secrets, tel que sa symbiose magique du feu, peu connue des fidèles qui arpentent les pierres sacrées. Âgée de 28 ans, elle tâche d'apporter la lumière bienveillante d'Illios à tout un chacun, car nul ne saurait trouver le droit chemin sans l'aide de la Dame.
RÉCIT
AD VITAM ÆTERNAM

RENCONTRES
L'ingrédient rare avec Oriste (mission)
Plus haute sera la montagne... avec Oriste, Azur et Octavia
La Célébration des Cendrépis (mini-événement)

+ Theo 
+ Octavia
+ Amarante
LE LOUP | DISPONIBLE (h/f)
Qu'elle a l'air douce, qu'elle a l'air pure, Liadan, tendre Liadan. Tu es joueur, et tu aimes provoquer ce qui attire ton intérêt. Tu es curieux de voir jusqu'où peut aller cette foi d'apparence inébranlable. Tu aimes prouver qu'il y a de l'ombre même dans le meilleur des cœurs et l'hypocrisie te répugne. Liadan représente tout ça, à tes yeux, et tu salives déjà à l'idée de la faire tomber. Méfie toi cependant, car même si ta proie a l'habitude de limer ses propres crocs, un accident est bien vite arrivé... 

LIÉS PAR LA LUMIÈRE | DISPONIBLE (h/f)
Tu te souviens d'un temps passé à genoux sur le sol froid des Églises de Lucius, à échanger des regards complices avec ta partenaire aux yeux gris. Tous les orphelins font partis de la même famille, et Liadan est la tienne depuis ta plus tendre enfance. Liés par la lumière plutôt que par le sang, vous avez traversés les années ensemble. Tu l'as vu changer, mais toi aussi tu n'es plus le même, pas vrai ?


Croquelune
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Re: Liadan (Cardinal) Dim 10 Jan - 9:04

La Danse des Élèments

Oriste de Valène 
scintillante ambition

Et dans ses yeux brillaient mille promesses de grandeur.
Octavia Ephrussi 
douceâtres complots

Miel d'un temps passé, amie chère à mon cœur.
Azur
force de la nature

Fille des vents
A la force d'une tempête
Et à la liberté parfois jalousée


Le Chemin de la Vertu

Amarante d' Elesis
suivre la voie

Serre ma main et fais moi confiance. 
La Déesse nous regarde.


Croquelune
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Re: Liadan (Cardinal) Dim 10 Jan - 9:05



I. La Couronne

Ô Dame de Lumière...

Litanie mainte fois répétée en silence alors que les mains de l'adolescente tremblent, secouées par des sanglots qui pourtant refusent d'humidifier son regard. Ses yeux étaient restés fixés sur le passé qu'ils n'avaient cessé de dévisager avec une stupéfaction teintée d'effroi. Elle se souvenait de la chaleur sur ses épaules, de ses chevilles douloureuses d'avoir suivi la procession pendant sa longue marche. Elle se souvenait d'Alaina, du bleu de ses yeux et du rouge de sa chair à vif alors que sa peau avait fondu sur ses os. Elle se souvenait de son sang sur les pavés clairs de la place du Soleil et de son incompréhension. Elle se souvenait de sa gorge rauque d'avoir finalement hurlé, encore, et encore, jusqu'à ce que finalement, sa voix se tarisse, bien après qu'on l'ait emmené loin. Elle n'avait pas osé ouvrir la bouche depuis, de peur de se remettre à hurler. De peur de ne plus jamais pouvoir s'arrêter. Elle aurait aimé être triste, ou en colère, tout sauf le vide insondable qui l'avait envahi depuis que ses yeux s'étaient finalement posés sur les restes de la jeune disciple, amas de chair, d'os et de viscères au milieu duquel trônait, immaculée, la Couronne de Fos. Ils ne l'avaient pas quitté, depuis, incapables de verser la moindre larme. Car ce n'était pas vraiment ce qu'il s'était passé, pas vrai ?

Pourquoi ?

Sa voix cassée n'était qu'un chuchotement dans le silence du verger désert. Liadan n'aimait pas ce son désaccordé, brisé ─ ce n'était pas vraiment elle ─ alors elle se réfugia de nouveau dans le silence environnant. Étrangement, ce pitoyable essai fit enfler quelque chose en elle. Quelque chose d'hideux et de terrible. Mais tout était mieux que le vide et le silence, alors elle se laissa dévorer. Elle laissa affluer la colère, l'embrassant toute entière pour se laisse consumer. Son poing claque contre la pierre, cri sourd de sa propre douleur qui inondait ses phalanges. Ses lèvres se retroussèrent pour dévoiler ses dents dans un rictus qui n'avait plus rien de civilisé. Elle porta ses doigts à ses joues, ses ongles à sa peau. Du sang chaud coule le long de ses pommettes où les larmes sont incapables d’apparaître. Sa propre douleur n'était pourtant pas suffisante. Elle n'était pas suffisante.

Ô Dame de Lumière...

Un miaulement brisa le silence lugubre. Liadan se figea toute entière, son regard sec se tournant vers l'animal, sa fourrure claire, ses yeux bleus. Presque comme un messager de la Déesse. Elle imagina la sensation de ses mains contre sa tête, de ses pouces dans sa chair. Serait-ce suffisant ? Elle gronde avant de susurrer au chat des paroles rassurantes de sa voix cassée. Il était gras, et par conséquent sans doute aimé. Cela n'entra pas en ligne de compte quand elle lui explosa le crâne contre le sol. Elle prit un instant pour écouter ses os craquer, pour contempler la giclée de sang et de cervelle qui avait éclaboussé la terre. Mais ce n'était pas assez. Il était parti si vite. Alors, avec la délicatesse d'une mère et la rigueur d'une sainte, elle couche la dépouille sur le flanc, caressant sa fourrure blanche d'une main et se saisissant d'une pierre de l'autre. Il n'était pas si aisé de briser des os, constatait-elle. Comment la Couronne avait-elle pu les faire fondre

─ Ne me regarde pas comme ça, Alaina supplie-t-elle en fixant les yeux devenus vitreux du chat, dont l'azur lui était désormais familier. Terriblement familier.

Incapable de les soutenir, elle les lui arracha pour qu'ils ne soient pas témoins du reste. 

Ce soir là, de retour à l'Église, elle adressa un sourire sincère à la Déesse. 
Un incendie brillait dans le fond de son regard, qui fixait désormais son effigie avec une adoration nouvelle, sa foi restaurée.


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